Confinement : les librairies adoptent massivement le « click and collect »

Les libraires ont décidé de ne pas se laisser abattre par ce nouveau confinement. Ce n’est pas moins de 1 400 établissements qui ont choisi de se mettre au nouveau mode de distribution du « click and collect », soit quasiment la moitié de tous ceux présents en France.

Les libraires mieux préparés face à la crise

Lors du premier confinement, le « click and collect » avait compté peu d’adeptes. Surpris par les événements, les librairies n’avaient pas su réagir à la fermeture obligatoire imposée par le Gouvernement en adoptant rapidement ce nouveau mode de retrait. Résultat : seuls 400 établissements avaient opté pour ce mode de distribution entre mars et mai, sur 3 300 au total. Les conséquences, notamment financières, se sont faites sentir. Pour le reconfinement, les libraires sont désormais bien mieux préparés. Ils sont aujourd’hui 1 400 à pratiquer chaque jour le « click and collect », via leur site de ventes en ligne, selon Guillaume Husson, délégué général du Syndicat de la librairie française (SLF).

En effet, depuis mai, pas moins de 250 sites de libraires ont été lancés. Ils s’ajoutent aux portails classiques des grandes librairies, des réseaux de libraires indépendants, des chaînes de magasins spécialisés (comme la Fnac par exemple) et d’Amazon. Pour ceux qui n’ont pas eu le temps de se mettre à l’ère du numérique, ou n’ont tout simplement pas eu ce désir ou les finances de réaliser leur site, ils pratiquent un « click and collect » via le téléphone ou les réseaux sociaux. Les clients peuvent réserver un ouvrage par ces deux modes de communication pour ensuite fixer un rendez-vous afin d’aller le récupérer.

Les ventes par Internet au beau fixe

Selon Guillaume Husson, les ventes en lignes ont explosé. Tite Live, en charge du portail Place des libraires, qui compte 770 librairies, confirme cette hausse, comparable à celle habituellement observée lors du mois de décembre, lorsqu’on se rapproche de Noël. Les  Français profitent de l’occasion offerte par le « click and collect » pour soutenir leurs libraires tout en continuant à acheter leurs ouvrages favoris, que ce soit des livres originaux comme un livre de recettes à base de chanvre ou des polars plus classiques.

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L’autre avantage de ce système est humain : en mars, quasiment tous les salariés se sont retrouvés en chômage technique, tandis que maintenant une grande partie des équipes peut travailler, afin d’assurer le service de précommandes et les retraits. L’année dernière, les ventes en ligne représentaient 15 à 17 % du marché.  Même si cette nouvelle mouvance du click and collect devrait aider les entreprises à survivre, elle ne sera pas suffisante. Pour le délégué, le chiffre d’affaires ne devrait pas dépasser 20 % de l’activité habituelle des librairies à cette époque.

Pour pallier ce problème, les syndicats tentent de négocier des avantages avec les élus. Après la fermeture obligatoire des rayons de livres dans les grandes enseignes et les supermarchés, Roselyne Bachelot a assuré que les tarifs postaux que les librairies concèdent pour envoyer leurs livres seront réduits au moins par trois ou quatre. Une décision qui devrait permettre de concurrencer les entreprises massives qui font payer très peu de frais d’envois à leurs clients concernant les livres, comme Amazon qui ne demande qu’1 centime de frais de livraison pour ses abonnés Prime.

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